Le projet éducatif ici défini se veut essentiellement concret, et les idées qui y sont développées sont volontairement simples tant il nous apparaît que quelques mots clairs sont plus en rapport avec ce qu’on appelle communément de bonnes vacances.
L’enfant est le centre naturel du séjour, l’équipe doit l’aider à trouver sa place au sein du groupe dans le respect de son unicité. Il doit trouver en arrivant un certain nombre de repères sécurisants et pouvoir faire preuve d’esprit d’initiative et de critique constructive.
L’équipe ne doit pas perdre de vue que le centre est organisé pour l’enfant et que l’ensemble de ses besoins doit être pris en compte.
Ses besoins seront différents selon la culture, la religion, l’éducation et surtout la personnalité de chaque enfant. Tout doit être fait pour permettre à chacun de trouver sa place : préserver l’enfant plus fragile en permettant au plus adapté de manifester ses dispositions propres.
Les bases de fonctionnement ci-après n’ont d’autre but. Sans être exhaustives elles tentent de définir concrètement une ligne éducative, elles sont le résultat d’expériences qui ont conduit à des prises de position qui restent mobiles, en respectant réflexions et fonctionnements différents.
L’encadrement est la pierre angulaire d’un bon séjour, il est donc réalisé avec soin.
L’encadrement VIVA est nombreux : un animateur pour quatre enfants d’âge maternel, un animateur pour six enfants de six à treize ans, un animateur pour huit pré-adolescents et adolescents.
Les exigences légales actuelles ne nous semblent pas permettre une vigilance pédagogique, affective ni matérielle suffisante. Etant exigeant avec nos équipes, nous leur devons de mettre en place une structure suffisamment nombreuse pour que les conditions de travail autorisent la réalisation de cette exigence.
Rôle d’un animateur à Viva :
- il assure l’encadrement de la vie de l’enfant avec gentillesse et vigilance ;
- il aide les enfants au réveil, à déjeuner, à faire leur toilette, à ranger leur chambre et à s’habiller ;
- il est responsable d’une activité sportive, pédagogique, artistique, ou ludique, qu’il a préparé avec soin ;
- il déjeune avec les enfants et les aide à prendre en charge les tâches collectives ;
- il assure des conditions de calme après le déjeuner, afin que les enfants puissent se reposer voire dormir ;
- il est responsable d’une activité sportive, pédagogique, artistique, ou ludique, avant et après le goûter ;
- il est présent durant la douche des enfants ; tout en respectant leur pudeur, il vérifie leur hygiène et les petits maux ou allergies, il est attentif à ce que les enfants changent de petit linge chaque jour ;
- il dîne avec les enfants et les aide à prendre en charge des tâches collectives ;
- il anime la veillée ;
- il aide les enfants à se coucher dans le calme, en privilégiant ce moment affectif important ;
- il participe activement à la réunion des animateurs, fait part de ce qu’il a observé dans la journée au niveau pédagogique et affectif signalant les incidents rencontrés dans sa tâche, les problèmes de santé, sans hésiter à interpeller confraternellement les divers intervenants du centre.
Ce n’est qu’après la réunion que l’animateur dispose de son temps, tout en étant vigilant car les enfants peuvent avoir besoin d’aide durant la nuit.
L’animateur étant l’adulte de référence, il doit être exemplaire dans son langage, son hygiène, sa propreté vestimentaire, le rangement de sa propre chambre, le calme dont il fera preuve dans sa communication avec les enfants, sa disponibilité, le suivi des enfants et ses relations avec les autres personnels.
Les animateurs sont toujours rémunérés. Même si la base de son engagement ne saurait être l’intérêt financier, l’animateur trouvera plus de sérénité dans sa tâche si sa rémunération est clairement établie.
Les salaires sont définis comme suit, indiqués en salaire net, afin d’éviter les désillusions suite à d’éventuelles augmentations de charges sociales ou approximations de calculs.
Salaires nets journaliers 2020
- Animateur non-diplômé = 20 € net/jour
- Animateur BAFA stagiaire = 21 € net/jour
- Animateur BAFA complet = 28 € net/jour
- Assistant sanitaire et S.B. = 30 € net/jour
- Animateur BAFA avec qualification voile ou canoë = 35 € net/jour
- Adjoint = 35 € net/jour
- Directeur = 50/55/60 € net/jour selon niveau de complexité du séjour
- Moniteur diplômé SMIC
- Agents techniques SMIC
- Cuisinier = 65 € net/jour
Chaque membre de l’équipe est bien sûr logé, nourri et blanchi gratuitement.
Les salaires incluent tous les avantages, primes et congés payés.
Afin d’encourager la fidélisation et ainsi la qualité des accueils, chaque contrat CEE est augmenté de 1€ net par jour dès qu’il atteint une tranche de travail de 4 semaines dans la même année.
VIVA a également mis en place un système d’intéressement dont bénéficient tous ses employés sous réserve d’avoir travaillé 3 mois minimum dans les 24 mois qui précèdent l’exercice comptable et 1 jour au moins dans l’exercice. Ainsi qu’un système de rémunération encourageant l’engagement sur des durées de 21 jours en été et 14 jours durant les petites vacances afin d’apporter aux enfants et jeunes accueillis une stabilité d’équipe qui elle-même progressera en toute sérénité.
Chaque animateur prend un jour de repos hebdomadaire dès que son séjour est supérieur à 6 jours.
Les agents techniques travaillent 39 heures par semaine, réparties sur six jours par semaine.
Les transports sont pris en charge par VIVA quand le personnel encadre des enfants durant ce trajet.
Dans la mesure du possible, même s’ils étaient déjà diplômés, les directeurs occupent les postes d’adjoints sur nos centres avant de se voir confier une direction de séjour, ceci afin d’avoir une connaissance réciproque concrète qui permet de bâtir un projet de fonctionnement commun.
Notre système de formation et d’accompagnement interne favorise cette évolution.
Si la réalité des dix dernières années montre que nos futurs directeurs-trices sont recrutés parmi nos animateurs, nous les encourageons cependant à enrichir leur expérience auprès d’autres organismes.
Même s’ils étaient déjà diplômés, les directeurs sont toujours adjoints sur nos centres avant de se voir confier une direction de centre à VIVA ; ceci afin d’avoir une connaissance réciproque concrète, qui permet de bâtir un projet de fonctionnement commun.
Si la réalité des dix dernières années montre que nos futurs directeurs sont toujours recrutés parmi nos animateurs, il reste souhaitable qu’ils fassent des expériences différentes auprès d’autres organismes.
Avant chaque saison d'été, toutes les équipes sont regroupées sur un de nos centres pour un week end de préparation des séjours et de formations complémentaires à leur formation BAFA. Les conducteurs de minibus suivent un temps de formation avec une auto-école, les assistants sanitaires prennent connaissance de leurs dossiers et révisent leurs procédures, les animateurs travaillent sur différents points qui nous semblent importants.
Les lieux de nos séjours sont choisis avec soin, avec des objectifs précis à chaque fois :
La capacité d’accueil de nos centres n’excède pas la centaine d’enfants, ce qu’il faut considérer en fonction de la superficie des lieux, souvent plusieurs dizaines d’hectares, du nombre d’activités proposées, et surtout de l’importance de l’encadrement. De l’avis général de nos visiteurs, conformément à nos objectifs aucune impression de masse ne se dégage de nos séjours malgré ces effectifs qui sans ces conditions seraient lourds.
Le séjour de vacances est un lieu d’ouverture et de découvertes, il doit proposer des activités sportives et culturelles variées et nombreuses.
En effet, proposer une activité unique pourrait amener une déception, la réalité ne correspondant parfois pas à l’animation telle qu’imaginée par l’enfant. Après une confrontation nécessaire avec la réalité, pour éviter toute situation d’échec, l’enfant pourra se tourner vers une autre activité tout aussi valorisante mais plus en rapport avec ses affinités.
Afin de répondre aux multiples besoins des enfants, parfois ignorés d’eux-mêmes, des activités sportives mais également artistiques sont proposées sur chaque centre. S’il est plus difficile d’y amener les enfants, elles se révèlent très souvent ensuite plébiscitées.
La vie quotidienne permet de sécuriser les enfants en leur fournissant un certain nombre de repères affectifs. La structuration du temps et des lieux est démontrée comme un moyen de lutter contre le stress d’un lieu et d’un groupe inconnus. Les enfants ont besoin d’un schéma de fonctionnement sans ambiguïté. La place de la discussion et de l’imaginaire sera plus bénéfique durant l’organisation des veillées ou durant les activités que dans la façon de faire son lit ou de se brosser les dents.
Les chambres seront bien rangées afin que l’enfant y trouve un lieu harmonieux facilitant le repos et où il sache trouver ses affaires.
L’autonomie de l’enfant et l’apprentissage de la vie en collectivité c’est d’abord lui apprendre, quand son âge le lui permet, à faire son lit, mettre sa serviette de toilette à sécher, dresser ou nettoyer la table, aller chercher les plats, se servir seul, etc.
Le respect des autres c’est expliquer à l’enfant qu’un lavabo encombré ne peut être facilement nettoyé, que vingt-cinq lavabos à désencombrer n’encourage pas un agent technique à faire son travail avec soin.
Les enfants prennent une douche par jour, moment de détente important permettant à l’animateur de s’enquérir des petits maux affectant les enfants en préservant la pudeur de chacun qui possède ses propres bornes. Si l’animateur n’est pas du sexe des enfants il pourra se faire aider par un collègue pour ce moment délicat.
L’expérience prouve qu’une fois la vie quotidienne organisée, chacun peut vivre pleinement le séjour. Des repères garantis par une vie matérielle stable, offrent un cadre propice à la mise en place de nouvelles pratiques éducatives.
L’emploi du temps d’une journée type sera défini avec précision permettant à l’enfant de trouver ses marques, alors les journées exceptionnelles le seront vraiment.
Notre organisme offre la possibilité aux enfants « différents » d’être accueillis au sein de groupes d’enfants « valides ». Afin que cet accueil se fasse de la meilleure manière pour tous (enfant handicapé, enfants valides, équipe pédagogique, parents), ces accueils seront limités en nombre et très étudiés en amont, si possible avec l’APF.
Les séjours pour adolescents sont définis avec deux buts essentiels : guider le jeune dans l’acquisition de son autonomie et l’ouvrir à la différence et à la diversité de notre monde incluant les lieux et les hommes qui le composent. Les équipes seront recrutées pour leur capacité à guider et à fixer un cadre adapté aux adolescents.
L’équipe pédagogique doit pouvoir entendre et susciter les initiatives voire les doléances. Le faible effectif d’enfants par animateur et leur présence fréquente induisent des potentiels d’écoute individualisée des enfants.
La démarche de l’équipe pédagogique s’établit de façon consensuelle. Il appartient à l’animateur de faire remonter les informations vers l’équipe pédagogique ou technique lors de la réunion de préparation sans confondre ses propres sentiments, qui doivent faire l’objet d’un dialogue ouvert avec l’équipe et les sentiments exprimés par les enfants ou les jeunes. Le directeur, attentif et enclin à la discussion, jugera de l’intérêt de prendre en compte les observations formulées et communiquera sur ses conclusions. Chacun ayant toute latitude pour s’exprimer, l’équipe sera ainsi profondément solidaire des décisions prises.
Chaque directeur mettra en place avec son équipe une méthode de suivi et d’adaptation de ses actions. Chaque parent recevra, en fin de séjour, une fiche d’appréciation mentionnant les points essentiels de l’accueil afin d’obtenir leur avis. Un responsable de l’organisme visitera systématiquement chaque séjour de plus de 8 jours et effectuera avec le directeur une évaluation du déroulement en cours.
L’organisme interrogera les comités économiques et sociaux et les collectivités partenaires afin d’obtenir une vision extérieure de l’organisation et les encouragera à se rendre sur place en cours de fonctionnement. Une réunion de débriefing par centre, en présence des équipes d’animation sera organisée en fin de saison.
Le séjour de vacances doit être vécu comme un moment d’ouverture aux autres, à ses potentialités propres, à l’acquisition d’une plus grande autonomie. Ces expériences seront réalisées dans la sécurité affective, physique et morale grâce à des règles de vie simples et concrètes, ce qui demande une certaine rigueur dans la définition des objectifs et la mise en œuvre de moyens significatifs.